La fin de l’année 2018 a été marquée par l’émergence du mouvement contestataire des gilets jaunes. Au départ simple protestation liée à l’augmentation des taxes sur le carburant, le mouvement a rapidement dit quelque chose des maux de notre pays, où l’on préfère bâtir des ronds-points pour desservir des lotissements que conserver des maternités ouvertes.
Mouvement issu de la périphérie des grandes agglomérations, les fameuses “Métropoles” récemment créée par la loi Maptam en 2016, les gilets jaunes ont pourtant massivement investi les centres-villes en novembre et décembre 2018, comme une vengeance de la périphérie sur la centralité.
En tant que journaliste spécialisé en urbanisme, ce mouvement n’a cessé de m’interpeller, car il révèle en creux les erreurs d’aménagement faites par la collectivité dans son ensemble. Des erreurs qui conduisent à fragmenter habitat et individus dans l’espace au lieu de les rassembler. Je me devais d’aller voir sur le terrain ce à quoi ce mouvement correspondait. Voici ce qu’il en est ressorti à Paris et à Bordeaux.